Première étape de l’accompagnement psychosocial :
Au sein des observatoires, un secours psychosocial d’urgence est fourni par les chargées d’accueil et d’accompagnement des victimes (accueillir, rassurer, orienter, accompagner dans les démarches ; appui aux soins médicaux et judiciaires) suivant leurs besoins identifiés.
Le counselling est privilégié dans cette approche pour une meilleure considération des besoins de l’individu future. L’orientation s’effectue suivant les désirs exprimés par le bénéficiaire et n’est en aucune façon directive.
Deuxième étape : Accompagnement psychologique
Au plan psychologique, une prise en charge thérapeutique de la victime et de sa famille est réalisée pour l’aider à surmonter ces divers traumatismes, sa souffrance et une médiation familiale à des fins de mobiliser les ressources du milieu qui peuvent contribuer à sa réhabilitation et améliorer son bien être psychologique et social. Le CEGID prend en charge les divers traumatismes issus de l’agression, travaille sur le lien familial déstructuré par la révélation, les conséquences qui font suites à l’agression : grossesses précoces, stigmatisation, rupture scolaire, maladie… L’abus sexuel perturbe la trajectoire de vie de l’enfant, affecte l’organisation sociale, économique de l’environnement. Le CEGID tente de restaurer les acquis de l’enfant, son identité, le faire retrouver sa place au sein de sa communauté, de sa famille, restaurer sa trajectoire ou bâtir un nouveau projet social et économique. Les psychologues font de la psychoéducation à des fins d’amener la victime et sa famille à comprendre et à prévenir et se préparer aux troubles d’ordre post-traumatiques qui peuvent survenir.
Troisième étape : La réhabilitation sociale des victimes, UNE URGENCE !
La phase initiale des observatoires a démontré que les victimes, au-delà d’un suivi psychologique et d’un suivi au niveau médical ou judiciaire, ont une faible estime d’elles-mêmes et sont souvent victime de stigmatisation lors du retour en famille. Les équipes travaillent avec les victimes et leurs familles à l’élaboration d’un projet de vie de l’enfant sur le court de terme.
Par exemple : encourager les familles à l’usage des rites thérapeutiques traditionnelles disponibles dans la culture qui peuvent atténuer les souffrances et réintégrer l’enfant dans la communauté,des appuis pour réintégrer le système éducatif formalisé ou un centre d’apprentissage professionnel. Dans le contexte de cette réhabilitation sociale, le CEGID insiste sur des modèles de thérapies brèves qui puissent permettent à la victime par elle- même à atténuer ses angoisses, les peurs qui peuvent l’envahir par moment.
Si nous disposons de moyens financiers, des SORTIES RECREATIVES sont organisées une fois par mois pour permettre aux enfants de développer leur créativité. Avec les enfants, nous sommes allés faire des activités danse et théâtre à Toubab Dialaw avec la Comédienne Patricia GOMIS
Message d’une victime après une sortie récréative
« La rencontre avec les autres victimes m’a beaucoup aidé à accepter ce qui m’est arrivé car je me sens seule et incomprise mais aussi ça m’a beaucoup attristé de voir ces enfants innocents, traumatisés a jamais. Cela a développé en moi un sentiment nouveau celui d’apporter mon soutien, ma présence à ces petits. C’est pourquoi je te demande si je pourrais venir vous aider si possible. Je sais que je n’ai aucune expérience mais une bonne volonté. Je ne demande pas à être payé ou quoique ce soit. Je veux seulement apporter une main de plus. Et du coup je pourrais m’occuper un peu, sortir de cette prison qui chaque jour qui passe à son lot de dénigrement et de paroles outrageants a vrai dire je ne peux plus supporter tout ça. Je sais lire et écrire si je peux vous aider n’hésiter à me contacter. Merci d’être la!»