FORME, INFORME, S’EXPRIME
Au-delà du droit, la prise en compte des victimes !
14 août 2014
Les femmes avocates du barreau du Sénégal à la rencontre du CEGID en partenariat avec la coopération française et la collaboration de l’Ordre des avocats
Objectif général :
Renforcer les capacités de 15 femmes avocats à l’audition du mineur victime d’abus sexuel
Objectifs spécifiques :
- Améliorer la défense juridique des enfants victimes d’abus sexuels
- Disposer d’avocates « Amis des enfants » au sein du BAJ qui seront actionnés par le CEGID pour la défense des enfants
victimes
Extraits des réactions des avocates :
- « Je suis meurtrie et indignée. Je ne vois pas pour quelle raison on doit laisser les grossesses aller jusqu’au bout. On devrait pouvoir interrompre ces grossesses. C’est grave pour l’enfant. Est-ce qu’elle pourra avoir d’autres enfants ? Est-ce qu’elle pourra évoluer dans son mariage normalement ?
- « J’ai un ouragan dans mon coeur. Je suis pour l’IVG dans de tels cas. Je voudrais qu’on discute des solutions pour mettre en place. Vous avez fait un travail colossal et je voudrais qu’on apporte notre soutien. »
- Sur la question de l’éthique dans le cadre des débats lors d’une audience d’un enfant victime d’abus sexuel :
- « Le juge doit veiller à ce que les parents ne soient pas agressés. Il s’agit d’une question de conscience. »
- « Il y a cette influence de la religion qui fait qu’on ne reconnait pas la victime »
- « Le magistrat, l’avocate, la femme, l’homme : c’est le reflet de la société dans laquelle il vit. On ne peut pas demander à
l’avocat plus que ce qu’ils sont. Il faut rééduquer et revenir à nos valeurs. »
19 AU 23 JUILLET 2014
Formation des femmes juristes de l’Association des Juristes Sénégalaise en partenariat avec le CEGID.
Objectifs de la formation :
Initier les consultantes des boutiques de droit aux techniques d’entretien, de counseling et d’accueil des victimes.
Cibles : 20 juristes écoutantes des boutiques de droit
Durée : 5 jours
Ce que la formation leur a apporté :
- « Je vais changer mon comportement envers les victimes. Je vais mieux les accueillir et les écouter ».
- « C’était une thérapie pour moi et pour nous toutes. Nous sommes sorties différentes.. Je porte un regard différent sur
l’autre. Dans le cadre de ma famille, je pourrais apporter beaucoup de choses. » - « Je suis une autre personne. Je n’avais jamais appris cela. Pourquoi cette formation n’est faite qu’aux consultantes ? Tous les membres de l’AJS devraient être formés. C’est important car ils interviennent dans des situations où le risque est plus élevé (…)»
- « (…). Nous faisions beaucoup d’erreurs avant. Nous allons nous améliorer »
- « La personne qui vient nous voir n’a pas moins de valeurs que nous, mais qu’elle avait les ressources anéanties. On aura d’autres comportements face à eux »
- « (…) Ce qui m’a le plus frappé est la notion de violence. On ne prenait pas en compte à l’université les conséquences pour une personne. Quand je voyais une victime, je me disais que c’est une personne qui n’a pas confiance en elle et que c’est pour cela qu’elle subissait cela. Maintenant, je comprends que la violence peut entamer les ressources d’une personne. » .
- « J’étais en train de juger quand une personne restait dans une situation de violence.